(...) Je m’arrête sur une
jolie Arlequine lui prenant grossièrement la main pour la faire danser un
menuet avec moi. Chacun rit et nous fait grande place. L’Arlequine danse à
merveille selon le caractère de son masque, et moi selon le mien j’ai fait à la
compagnie le plus grand plaisir à cause de l’apparence continuelle que j’avais
à tomber, me tenant cependant toujours en balance. Après la peur générale, les
risées s’ensuivaient.
Après le
menuet j’ai dansé douze furlanes avec une vigueur extraordinaire. Hors d’haleine
je me suis laissé tombé faisant semblant de dormir ; et quand on m’a
entendu ronfler tout le monde respecta le sommeil de Pierrot.
CASANOVA, Histoire de ma vie, vol. III, "3e fragment de mes mémoires", Paris, 2013
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